Airs de guitare [PV Adrien]

Lliana ne voulait PAS se lever tôt ce matin là.
Un peu comme tous les matins, à vrai dire... Elle ouvrait les yeux, regardait le plafond, et se disait, comme tout les matins, qu'est ce que je fous dans ce -biip- de pensionnat de -biip-. Elle entendait dans le couloirs les élèves se dirriger vers les douches, pour être des premiers. Elle, s'en fichait complètement. Pourquoi vouloir y aller en premier, alors qu'on pouvait être dernier ? Elle attrappait son coussin et mettait sa tête dessous pour ne pas à trop avoir à supporter le brouhaha matinal. Et, comme d'habitude, le pion repassait dans sa chambre et lui HURLAIT de se lever, parce qu'il ne lui restait qu'une demi-heure avant les cours. Encore encore se dépêcher. D'un pas lourd et nonchalant, la lycéenne se levait et se dirrigeait aux douches. Tous étaient déjà quasi prêts, les premiers se dirrigeaient vers la cantine pour le petit déjeuner, et les derniers s'habillaient en vitesse, sûrement. Et elle allait se doucher tranquillement, à son rythme. Elle aimait se lever tôt le week end pour aller faire un jogging, certes, mais DEHORS. Oui, en dehors du lycée, comme le week end, ils étaient libres de cette prison. Une fois sa douche prise, elle s'habillait en prenant soin, très grand soin d'à nouveau ne pas se presser. Aujourd'hui elle s'était habillé d'un slim en jean noir, avec un T-Shirt violet, et portait ses inséparables vans noires et roses. Des chaines pendait à ses hanches, accrochées à son jean. Et, touche finale, tous ses petits acceessoires, comme sa multitude de bracelets. Et une fois prête, elle était descendue à la cantine, et ne prenait qu'un expresso avec un croissant, là était le seul ponit rapide chez elle ces matins là. Elle ne pouvait pas trop manger le matin, ou pendant la journée elle se sentait trop lourde, et n'était jamais assez d'aplomb pour faire chi"r le monde. Enfin, de toute façon, pendant les cours elle se sentait lourde... Elle arriva à son cours de mathématiques en retard d'un quart d'heure, alors qu'elle était interne. Comme d'habitude, on lui avait postillonné à la figure. Comme d'habitude, elle avait oublié de prendre un mot. Comme d'habitude, elle s'en foutait royalement. Et ce ainsi jusqu'à la fin de la journée.
Bref, c'était une journée banale, comme toutes les autres.
Lliana était rentrée au même rythme que le matin même dans sa chambre pour y déposer son sac de cours, et s'affala sur son lit. Il faisait encore jour, et elle savait qu'il ne lui restait que très peu de répis avant que Chris Wesker ne fasse son apparition dans les couloirs. Qu'est-ce qu'elle pouvait le détester celui làààààà ! A croire qu'il mangeait des chiantos [cf: Donjon de Naheulbeuk], mais que l'effet en était un peu plus silencieux... Elle poussa un long soupir, et tourna sa tête vers la fenêtre. Puis son regard glissa le long du mur, pour croiser dans le coin de sa chambre, sa guitare. Cette vue lui arracha un sourire; elle aimait plus que tout cet instrument. Elle se leva, se dirrigea vers l'instrument, et le saisit avec autant de délicatesse que de tendresse. Elle s'assit sur son lit, s'apprêtait à gratter avec passion les cordes, qu'un idée lui vint. Il faisait bon, frais, et le coucher de soleil ne tarderait. Elle retira ses baskets, se mettant pieds nus, elle se glissa hors de sa chambre, sa gratte a là main, et se dirrigea vers la grande porte qui se trouvait au fond du coulior. Elle pria fort pour qu'elle soit... Oui ! elle était ouverte. La jeune lycéenne se faufila par une mince ouverture, la porte grinça un instant, puis se referma doucement.
Lliana jetta un regard circulaire; le toit était grand vaste. On aurait pû y mettre pas mal de choses... Et le vent était doux et frais. Il vint caresser doucement le visage souriant de la pensionnaire, elle aimait tant cette sensation. Elle marcha avec légèreté, de sa démarche habile et fluide, vers le bout du toit, d'où on avait une superbe vue, malgré les grillages qui servaient de garde-fous au cas où des élèves suicidaires, qui sait, risqueraient de venir sauter. Elle n'en avait nullement l'intention, et elle s'asseya donc par terre, en s'appuyant contre le grillage. Elle saisit correctement sa guitare, vérifia qu'elle était bien accordée, et prit une inspiration avant de jouer les premiers accords. Elle allait jouer une de ses composition, We Are Broken [Cf: Superbe chanson de Paramore]. De sa douce voix mélodieuse, qu'aucun lycéen n'avait jusque là eut occasion d'entendre, elle se mit à chanter, ses doigts caressant les cordes.

- I am Outside, and I've been waiting for the sun, and with my wide eyes, I've seen worlds that don't belong...My mouth is Dry, with words I cannot verbalize, Tell me why, we live like this... Keep me safe inside, your arms like towers, Tower over me, yeah. Cause we are broken, what must we do to restore, our innocence, and oh, the promise we adored ? Give us life again, Cause we just wanna be whole...

Elle continua sur le second couplet, perdue dans cette passion, sans se rendre compte que quelqu'un venait de franchir la porte, et l'observait.
Le Soleil, lui, commencait à se coucher.

Encore un matin comme les autres.
Un faible "Biiiiiip" retentit du petit réveil posé sur sa table de nuit. Un immense main surgit du lit et s'écrasa sur le bouton qui arrêtait le bruit. Il sortit de ses draps avec un long soupir.
Adrien, en pyjama, descendit du lit et alla ouvrir ses volets, ah, il faisait beau, au moins une chose de correcte aujourd'hui, elle n'était pas entièrement perdu. Heureux à cette pensée, Adrien se posa sur une chaise, se cachant les yeux du soleil.
Les habituels couloirs se remplirent alors, une multitude de petits pas pressés se firent entendre, tous les élèves internes se dépêchaient de filer aux douches, histoire d'arriver parmi les premiers pour avoir un peu d'eau chaude. Adrien se leva et alla choisir ses vêtements de la journée, un jean bleu, un T-shirt noir et ses converses.

La journée sembla s'éterniser, les cours semblaient durer plus longtemps que d'habitude, ils étaient lents et ennuyants, comme d'habitude quoi.
C'est avec un sourire qu'Adrien se leva à la fin de sa dernière heure de cours, anglais, une heure perdu à lire un texte de trois pages de long puis à chercher la signification de certains mots. Il rangea son cahier ainsi que son livre vite fait bien fait.
Il sortit de la classe le premier, son sac sur le dos et fila dans sa chambre. Il y laissa toutes ses affaires de classe et re-sortit, il était prévu qu'il aille dehors, profitant des derniers rayons de soleil pour gribouiller deux trois trucs sur son carnet de dessins, chose qu'il avait apprit il n'y a pas longtemps, ou alors écrire des phrases qui lui venait comme ça.

Mais lorsqu'il sortit de sa chambre, un bruit attira son attention, il ferma sa porte d'un coup sec et avança dans le couloir. Au fond du couloir, la vieille porte qui menait sous le toit.
Prit d’une certaine curiosité, il marcha en direction de cette porte, qui ne venait certainement pas de grincer toute seule. Prenant garde de ne pas faire trop du bruit sur le parquant, il arriva vers l'ouverture et abaissa délicatement la poignet.

- ... Give us life again, Cause we just wanna be whole...

Une fille, qui devait avoir dans les 17 / 18 ans, pas plus vieille qu'Adrien était en train de chanter. Avec une voix merveilleuse, une chanson qu'il ne connaissait pas, lui qui avait constamment les dernières musiques dans son I-pod.
Les cheveux qui descendaient le long de son corps comme une cascade de feu lui donnait un air violent, agressif mais tellement sublime. Elle continua, sans avoir perçut la présence du jeune homme, elle semblait passionné par ses paroles, elle se perdait dans la musique, entraînant Adrien avec elle.

Elle se retourna d'un coup, sans prévenir.
Et elle regarda Adrien, dans l'encadrement de la porte.

Il se mit à rougir, il n'aimait vraiment pas cette place.
Normalement, ce serait lui, le mec qui était tranquille dans un endroit puis un imbécile prenait l'opportunité de venir le déranger.
Mais là, c'était lui qui était venue dans cette pièce, lui qui s'était arrêté pour écouter la jeune femme chanter, c'est lui qui était venue l'embêter alors qu'elle ne demandait rien.

- Tu chantes vraiment bien...

Lliana était emportée par la mélancolie.
Oui, la mélancolie, mêlée de nostalgie, d'un torrent de sentiments assez confus. Elle se sentait seule, et même temps en sécurité, avec sa guitare, pour libérer le côté artistique qu'elle ne voulait jamais montrer, le camoufflant par un caractère quasi inssociable, par une réputation de rebelle, de jeune lycéene incorrigible, voir insupportable... Si ce n'était elle qui ne supportait les autres. Elle ne pouvait le nier, si elle essayait de faire des efforts pour pouvoir paraître agréable, sûrement que les gens auraient moins peur de l'approcher. Mais chose était déjà faite, son image déjà formée, cela serait compliquer de vouloir la changer. Et puis, elle ne voyaitt pas pourquoi elle changerait pour les autres.
Un vent frais plus fort que les autres souffla, et un frisson parcourut son corps. Cette température était si agréable... le vent soufflait face à son visage, dont la peau lui picotait légèrement en conséquence, laissant ses cheveux tirés en arrière se fouetter entre eux, quelques mèches de sa frange claquant son front. Le vent soufflait ainsi. Puis il changea de sens; ses cheveux flamboyants virèrent vers l'avant, et Lliana changea d'angle de vue rapidement, virant son visage vers la gauche, pour chasser les cheveux qui couvraient sa vue. Elle en profita pour en passer quelques mèches derrière les oreilles. Et c'est en se tournant ainsi et en se déconcentrant de sa musique qu'elle se rendit compte qu'elle n'était pas si seule qu'elle ne le pensait, et elle ressentit alors la présence d'une forte aura. Elle se tourna vivement, l'expression légèrement interloquée. Elle n'avait pas l'habitude de voir du monde sur le toit à cette heur ci... C'était un jeune homme, qui semblait être dans la même tranche d'âge qu'elle. Celui ci s'était mis à rougir, semblant gêné de l'interrompre dans ce moment assez intime et personnel.

- Tu chantes vraiment bien...

Lliana semblait alors plus surprise.
C'était la première fois, depuis bien longtemps, qu'on lui avait fait un compliment. Ca changeait des habituels râlemments méprisants ou murmures craintifs, cela dépendait des élève et de leur personnalité... Enfin, ce n'était jamais très agréable, bien qu'en général ces remarques lui tiraient un sourire victorieux et qu'elle levait la tête haute, superbement fière. Plus on la critiquait, mieux elle se portait. Peut importait ce que les gens pensaient d'elle, elle ne changerait pas forcément... Et le fait qu'elle puisse s'améliorer dans le domaine de la chi"ntise lui plaisait; la satisfaction ne venait que lorsque l'autre réagissait. Plus elle sentait les nerfs se contracter, plus son sourir s'agrandissait, plus sa victoire était proche. Ah, que c'était bien de regarder ces petits susceptibles s'énerver.
Enfin, elle avait toujours son regard interloqué sur le jeune homme, et ne sut que répondre sur le coup. Elle l'avait déjà vu de loin, comme il était de la même année qu'elle, mais jamais elle ne l'avait abordé. Ces derniers temps, il traînait avec une fille de nature très visiblement timide, une fille que Lliana trouvait assez étrange... lorsqu'elle passait près des gens, elle baissait son regard. La jeune lycéenne ne l'avait jamais compris, ça. Elle, elle allait au devant des choses, fonçait tête baissée; l'autre, un peu plus jeune, n'osait même pas jetter un regard à quelqu'un. Peut-être qu'un jour elle essayerait de la décoincer, histoire de rigoler... Et peut-être de l'aider à ouvrir les yeux, qui sait ! bon sang, on ne pouvait pas garder toute sa vie le regard rivé au sol. Mais là n'était pas la question, encore une fois.
Un "merci..." faillit s'échapper de ses lèvres, mais il restait coincé dans sa gorge. JAMAIS elle n'avait pronnoncé ce mot depuis... depuis que son frère l'avait laissée, peut-être bien. Enfin, cela remontait à bien longtemps. MERCI ?! mais ce n'était pas de sa nature ! dire merci... Elle, la pensionnaire hargneuse et solitaire. Comme prise la main dans le sac. L'insensible avait un côté artistique, de plus mélancolique... elle ne voulait en aucun cas montrer cette facette. Mais là, elle n'avait pas trop le choix, quelqu'un venait de percer sa deuxième nature enfouie dans son âme. Elle hésita, hésita. Puis elle poussa un long soupir, et répondit d'une voix vaincue et d'un air un peu las.

- Erfff... j'ai pas d'autre choix que de dire merci...

Puis elle se retourna, fixant quelques secondes son regard sur sa guitare, soigneusement posée sur ses jambes.
Ouah. Elle avait pronnoncé mer-ci. Quel progrès... Mais il fallait pas rêver non plus ! Elle allait se rattrapper, et elle allait bien le faire. Elle retourna sa tête vivement, et cette fois ci sur un ton beaucoup plus froid, voir glaciale, comme à son habitude, et une expression plus méprisante.

- ... Mais si tu racontes ce que tu as vu et entendu à qui que ce soit, tu vas peut-être bien le regretter.

C'était pas très agréable, certes, mais c'était son caractère.
Peut-être pensait-il, mais qu'est ce que c'est que cette sauvage qui me menace alors que je lui ai fait un compliment ? Enfin, elle n'en avait que faire de ce qu'il avait pensé sur le coup, et ne se souciait pas non plus vraiment de sa réaction, elle avait drôlement bien se défendre, et ne savait pas si lui savait ce dont elle était capable, sans ou avec ses capacités inhumaines, si les critiques et murmures lui étaient parvenus. Peut-être pas, vu qu'il était de nature assez solitaire, à ce qu'elle avait pu constater, le lycéen étant seul à chaque fois qu'elle l'aperçevait. Elle retourna sa tête lentement devant elle, et serra de sa main gauche le manche de la guitare. Et sa droite, elle, était posée, figée, sur les cordes. Elle ne dit plus rien, laissant le vent frais qui repartait de nouveau de face lui caresser le visage, attendant la réaction du pensionnaire. Elle perdit alors son regard dans la beauté de l'immense astres aux teintes orangées glisser doucement vers l'océan, colorant le ciel de nuances chaudes.

Adrien ne sentait à la fois très c#n et sûr de soi.
La scène suivante se passa dans un silence de mort, personne ne parlait, il n'y avait aucun bruit, personne ne marchait dans les couloirs, le vide total.
Adrien décrivit la jeune fille qui se trouvait devant lui, assise par terre, guitare à la main, elle avait une longue trainée de cheveu orange rouge flamboyant, magnifique. Un air de surprise se lisait sur son visage.
Il la reconnut alors, Lliana, en même année que lui, qui était allé tant de fois chez le proviseur qu'elle devait y avoir prit un abonnement. Extrêmement colérique et sensible, il ne fallait surtout pas se trouver dans les parages lorsqu'elle était en colère.
C'était exactement l'inverse d'Adrien, sa discrétion jurait avec la présence - trop importante et ne servant à rien selon ses profs - de Lliana, celle qui adorait se faire remarquer alors qu'Adrien restait le plus discret possible, ne parlant à personne, restant dans son coin, prenant des notes.

- Erfff... j'ai pas d'autre choix que de dire merci... Mais si tu racontes ce que tu as vu et entendu à qui que ce soit, tu vas peut-être bien le regretter.

Ah ah ah, quelle bonne blague !
A qui allait donc il le dire ? Vu qu'il ne côtoyait pratiquement personne au pensionnat, il aurait du mal à raconter ça.
Mais de toute façon, quelqu'un le saurait, même contre son grès, Alice, si jamais elle ne mettait à lire ses pensées, ses souvenirs, elle tomberait forcément sur Lliana.
Et puis, même si il avait des amis à qui narrer cet épisode, il ne le ferait pas, il savait ce que cela faisait de voir des gens colporter toutes sortes d'infamies ou de ragots sur quelqu'un, lui même en ayant été une victime.

- T'inquiète pas pour ça...

De toute façon, de quoi devrait-il avoir peur ?
Une lycéenne de son âge, une fille, que pourrait donc-elle tentait contre lui ? Elle ne savait pas à quoi à s'attaquer, il n’aura aucun mépris.
Mais si elle aussi était... comme lui ? Si elle aussi avait été enlevée par ces blouses blanches, si sur elle aussi on avait expérimenté toutes sortes de produits ?

Qui était-elle vraiment ?

Il se calla contre le mur, un pied contre le bois et le silence revint, les deux lycéens observait le soleil quitter leur champs de vision, il partait, la nuit approchait.

- Depuis quand tu chantes et fais de la musique ?

Adrien jouait avec le feu.
Elle ne répondrait peut-être pas mais tant pis, le jeu en valait la chandelle.
Il eut un sourire et une pensée vint alors à lui, il avait trouvé une chanteuse, et en même temps une guitariste, lui il avait des chansons...

Un rêve éveillé...

- T'inquiète pas pour ça...

Ahh, ben tant mieux.
Lliana était une brute, mais elle n'allait pas s'attaquer à quelqu'un qui ne lui a rien fait... Enfin, elle ne répondit rien, et garda son regard planté dans le ciel.
Et apparament, il allait rester. Il s'appuya contre le mur.

- Depuis quand tu chantes et fais de la musique ?

Elle eut un tic de suprise.
Il voulait papoter ? La lycéenne pensait qu'il allait la laisser tranquille au bout d'un moment, mais apparement, non. Elle se tint coi, elle ne savair pas vraiment trop quoi répondre. Elle ne le connaissait pas personnellement, il l'avait choppée alors qu'elle jouait de la guitare, elle lui avait bien fait comprendre qu'elle était pas du plus sociable, et pourtant, lui était resté. Kamikaze ou tenace ? Elle fut intriguée par cette tournure des évènements. Souvent, on la laissait tranquille quand elle réagissait de cette façon. Et lui avait trouvé la bonne idée de faire le contraire. Qu'est ce qu'il avait donc ? Ca lui regardait, sa vie privée ?
Et pourtant, elle n'avait pas une folle envie de l'envoyer ballader, alors qu'elle en avait tous les droits. Pour puiser un peu de hargne, elle se retourna vers lui, et le fixa du regard. En général, lorsqu'elle faisait ça, elle trouvait l'arrogance qu'elle avait perpétuellement. Mais lorsqu'elle rencontra son regard, quelque chose la frappa, un vert aussi intense ne pouvait pas inciter à la violence. Bon, plan foireux. Où trouverait-elle son impulsivité habituelle ?
De plus, elle était dans un état assez mélancolique, cet aire frais, le vent qui soufflait, les couleurs chaudes et apaisantes du ciel, la nuit qui arrivait, une guitare. Une chanson nostalgique. Comment pouvait-elle réellement s'énerver ? Ce lycéen était décidémment tombé au bon moment... mais ça ne pouvait pas dire qu'il pouvait lui poser toutes les questions qu'il voulait. Loin de là. Non, elle n'allait pas l'agresser, elle se contenterait de répondre sur un ton neutre. Après tout, il ne lui avait rien fait. Enfin, elle verrait bien un autre jour comment elle réagirait si elle le recroiserait... Finalement, elle détacha son regard, pivota légèrement en sa direction, et posa son regard sur le manche, tandis que sa main gauche esquissa un accord sur le manche, alors que sa main droite maintenaient les cordes immobiles.

- Bien avant que je sois ici... Un bon bout de temps.

Voilà. Une réponse, courte, simple.
Il l'avait, était-il satisfait ? Elle lâcha son attention, et la reporta sur son instrument. Elle hésitait à jouer en sa présence, mais finalement elle se mit à jouer un petit aire en arpège, bas, discret. Comme un fond mélodieux dans cette mise en scène où l'acteur était le soleil qui partait se coucher dans la mer.

» Adrien Kips