Retrouvailles percutantes [pv Lliana]

Je jouais avec une de mes mèches, l'enroulant pour la 189752 ème fois. Je jetai un coup d'oeil au petit déjeuner que je n'avais pas osé d'entamer. Mon ventre criait famine, mais ma tête me disait tout le contraire. Je posai mes coudes sur la table, et me massai mes temps. Je n'arrivai toujours pas à dormir. Et ceux depuis trois jours. Superbe comme semaine, non?
Je levai les yeux, et observai la scène qui s'offrait à moi. Les élèves s'engouffraient des tonnes de tartines, heureux d'avoir un petit-déjeuner aussi royal. D'autres, avaient le regard perdu sur leur petit déjeuner, et des cernes s'étaient déposées au-dessous de leurs petits yeux. A coup sûr, ils avaient révisé pendant toute la nuit.
Etrange, je me sentis seule. Je ne parlais avec personnes, bien que des lycéens étaient près de moi. D'ailleurs, je ne voulais parler à personne. Pas question de provoquer un nouvel accident...
Rien que cette pensée me fit gémir et je me recroquevillai un peu plus. Les autres n'avaient rien remarqué. Je crois que je ne pourrais pas une nouvelle fois manger un petit déjeuner normalement. En soupirant, je me relevai avec mon plateau. Je n'oubliai pas de prendre une pomme avant de partir du self. Je n'allais tout de même pas m'évanouir en plein cours de maths! Je jouai silencieusement avec ma pomme la lançant dans l'air, en traversant les couloirs. La fatigue se faisait ressentir, mais je ne m'en plaignis pas. Après tout, c'était ce soir le week-end. J'aurais aimé aller dehors, profiter du soleil, mais je crois que dorénavant, il me fallait m'éloigner des autres.

Je m'étais perdue et dans mes pensées et dans les couloirs, car la sonnerie retentit, annonçant que les cours commençaient. Je pris le chemin de la salle de cours, et me plaçai au fond de la classe. J'entendis alors la conversation de deux filles. Le sujet ne me fit pas plaisir:

-Il parait qu'il est encore à l'hôpital...Et les docteurs n'ont toujours pas trouvé ce qu'il avait eu...

-Et les autres ?

-Rien de grave, même si ils ressentent encore des douleurs un peu partout. Ils sont rentrés au pensionnat. Mais comment ils se sont fait ça ?

Je me mordis la lèvre inférieure, et me remis à jouer avec mes cheveux. Heureusement, le professeur arriva, et fit interrompre les discussions. Les cours se déroulèrent à une vitesse extraordinaire, et déjà le temps du déjeuner était arrivé. Je restai quelques minutes immobile, tandis que les autres lycéens rangeaient leurs affaires et sortaient de la salle. Je me décidai enfin à me bouger, et me levai de ma chaise. Comme d’habitude, dernière. Alors que j’étais sur le point de sortir, un bras m’arrêta net le passage et un des lycéens se posta au seuil de la porte. Ho non. Ho pas lui…Pas eux.
Mon expression au visage fit comprendre aux élèves que j’étais vraiment effrayée.

-Tiens, je te l’avais dis Alex ! Elle se souvient de nous !

Le garçon dénommé « Alex » marmonna des choses que je ne compris pas, mais son regard noir remplaçait tout les mots et injures.
Je n’osai parler, sachant bien que je n’arriverai qu’à claquer des dents, ou balbutier des phrases incompréhensibles.

-T’as perdu sa langue, Nathaya ? J'espère que tu n'as pas oublier ce que tu nous as fait il y a quelques jours... Siffla Alex.

-Je…Je…

Je sentis mes joues rougirent, un frisson me parcouru l’échine. Cependant, chose étonnante, ils ne tentaient rien contre moi. Peut-être avaient-ils peur que je refasse le même coup que la dernière fois. Non, je ne le voudrais pas.
Il fallait que je réussise à dire quelque chose. Je pris tout le courage entre mes mains, et demandai:

-Laisse moi passer, s'il te plait Jeremy...

Ce dernier ricana, et enleva son bras. J'hésitai à passer, puis finalement fis un pas. Deuxième, troisième...
Sa main s'agrippa à mon épaule.

-Non mais tu croyais vraiment qu'on allait rester comme ça? Sans rien faire?

Mon épaule me faisait de plus en plus mal, et comme la fois dernière, il y a trois jours, la peur remontait. Cette fois-ci, je poussai de toutes mes forces Jeremy, et me mis à courir.

-Ne t'approches pas de moi! Criai-je.

Je sentai des sanglots remonter peu à peu ma gorge, mais je réussis à les contenir. Mais mes yeux s'embuaient de larmes. La peur redescendit. J'accelerai l'allure, voulant me réfugier dans ma chambre.
Je percutai juste à ce moment là quelqu'un...
Qui m'était étrangement familère.
Quelqu'un aux cheveux roux.

-L...Lliana?

Et une journée de plus.
Il y avait peu de temps que Lliana était revenue des sous-sols, peut-être une semaine, peut-être un jour, peut-être un mois... la lycéene ne le savait pas vraiment. Elle ne comptait pas les jours. Les jours qui depuis longtemps passaient, depuis qu'elle était dans ce satané pensionnat. Il n'empêche, finalement elle était chez elle... Même si elle n'avait pas énormément d'occasions pour se faire des amis. Enfin, la raison n'était pas qu'elle n'avait pas d'occasion, à vrai dire, mais plutôt parce que son caractère n'était pas du plus supportable... et elle jouait avec ça. Ben oui ! quoi de plus amusant, que de les voir la craindre ? Sportive, active, impulsive. Fallait bien qu'elle se défoule, non... enfin, après ça, personne ne s'était réellement attaché à elle. Ah, si. Il y avait bien Nathaya. Elle était dans la même chambre qu'elle, et si au début elle s'était montrée froide, elle avait finit par s'attacher à elle. Et pourtant, sa colocataire était légèrement ... contraire à Lliana. Elle douce, elle agressive; et ce devait sûrement être pour cette raison qu'elle avait réussi à trouver quelqu'un qui puisse la supporter, et qui avait le don pour attirer son affection. Mais depuis qu'elle était revenue des labos, elle avait tout fait pour éviter les gens. La première semaine, elle ne parlait plus; mais peu à peu, elle avait retrouvé cette joie de faire chi"r et reprenait goût à gâcher amèrement la vie de son entourage. Mais en prenant soin de s'éloigner de ceux qu'elle pouvait apprécier. C'est-à-dire Nathaya, qui pour l'instant semblait être la seule à laquelle la jeune rousse tenait. Elle ne voulait pas que sa mauvaise humeur ne s'écoule sur elle, et également, le fait qu'elle soit... différente était comme une barrière. Elle ne voulait pas la blesser accidentellement. Et dernière raison, elle était la racaille des dortoirs; et en aucun cas elle ne voulait montrer ses faiblesses. Surtout avec les humains qui chassaient les mirages la nuit... Si Nathaya était l'une d'eux, que se passerait-il ? L'épargnerait-elle, ou bien ?... Et ce dans les deux sens. Lliana ne pourrait se nourrir de son sang. Non, c'était contre nature... boire le sang de sa propre amie. La pensionnaire, marchant dans le couloir, fit une grimace à cette pensée. Elle marchait tête baissée, yeux rivés sur ses inséparables vans. Comme d'habitude, en gros... Et c'est alors que quelqu'un la percuta. La jeune rousse commençait déjà à pester. La dernière fois qu'elle avait percuté quelqu'un, il avait fallut que ce soit Chris Wesker, le nouveau surveillant de nuit. Eh dis donc, ce jour là, elle l'avait regretté. Si c'était une même personne du genre, cette fois-ci elle ne serait pas clémente...

-L...Lliana?

Mmh.
Ce timbre lui était familier.
Elle releva la tête, et une expression de surprise s'afficha sur sion visage. Il fallait juste qu'elle ai une vision d'horreur d'une personne pour qu'elle vienne l'aborder... Mais immédiatement cette image s'envola, la pensionnaire reconnaissant sur le visage de Nathaya une expression troublée, nerveuse. Et des yeux humides. Qu'avait-elle ? Lliana changea son expression surprise en une expression interrogative. Elle n'aimait pas la voir dans cet état. Elle jetta quelques coups d'oeil aux alentours, et des bruits de pas fermes mais précipités se faisaient entendre dans le fond du couloir, et ceux-ci se rapprochaient. Une voix grave et moqueuse résonna.

- Ca sert à rien de courir, on est internes, et on sait dans quelle chambre...

Oh. Là, elle comprit.
Alors c'était des mecs, le problème ? Et bien, il n'allait pas faire long feu. Bientôt, il furent proches; Nathaya étant de dos en face de Lliana, ils ne l'avait pas encore vue et clairement distincte. Deux, un Jeremy, un Alex. La lycéenne les connaissait par leur réputation de dragueurs violents. Genre de créature qu'elle ne pouvait absolument pas blairer. Pourquoi ceux là on ne les enfermait pas dans des zoos ou établissement du même genre ?! bien que les établissements scolaires étaient tous en eux-même des jungles. Welcome to salvage...
La rouse se pencha sur le côté, se mettant dans le point de vue des deux garçons. D'une voix froide, elle continua la réplique non terminée de l'un d'eux.

- ... elle est. Dans la mienne, plus exactement.

Une expression glaciale sur son visage, elle planta son regard dans celui qui était en tête. Tous deux s'étaient figés, et regardaient les deux pensionnaires, étonnés. Lliana attendit la suite des évènements, voir s'ils l'avait reconnue ou pas. Si oui, ou ils s'en iraient, ou leur réaction serait plus agressive, sachant qu'ils avaient affaire à une bonne frappeuse. Si non, seraient-ils kamikazes ?
Elle se rapprocha d'eux, bras croisés, le regard passant alors de l'un à l'autre.

Lianna releva la tête et fus vraiment surprise de me voir. Son regard se changea et devint interrogatif. Sans aucun doute, mes émotions que je ressentais étaient inscrits sur mon visage. Je baissai automatiquement les yeux, gênée par ce regard insistant. J'entendis alors les pas de ceux que je voulais échapper. De suite, je levai la tête, et avec le regard affolé, je fis un pas en direction de la chambre, mon dernier refuge. La voix de Alex résonna dans le couloir, me faisant frissoner. Je me mordis la lèvre, et sentai mon coeur battre de nouveau la chamade.

- Ca sert à rien de courir, on est internes, et on sait dans quelle chambre...

Je restai crispée, redoutant le pire. Je ne voulais pas que cet horrible pouvoir ne m'échappe encore une fois. Lianna pencha la tête sur le côté, et sur un ton glacial, elle termina la phrase d'Alex.

- ... elle est. Dans la mienne, plus exactement.

L'expression sur le visage de mon amie me fit de nouveau frissoner. J'allais prendre froid un jour si je n'arrêtais pas d'avoir la chair de poule! Son regard se fit dur comme de l'acier. Je n'osai pas me retourner, redoutant de faire face aux deux garçons. Je plaquai mes mains sur ma poitrine, en signe de défense, et attendis la réponse de l'un des garçons. Lianna se rapprocha des deux lycéens, décidée à ne pas bouger. Elle était folle ou quoi?
Je me souvins alors que c'était dans la nature de la fille rousse de provoquer les gens. Je me retournai lentement, le regard rivé sur le sol. Je montai les yeux petit à petit, et observai les trois pensionnaires.
Jeremy, lui, fit une grimace et répliqua sur un ton cinglant:

-Alors Nathaya? Tu cours dans les jupons de ton amie?

Je forcai un peu plus la pression sur ma poitrine, sentant de nouveau mes joues rosire. Je ne voulais pas embêter Lianna. Si j'étais faible, ce n'était pas de ma faute, je suis née comme cela...
Alex jeta un regard noir à Lianna, et lui demanda:

-Tu ne peux pas nous laisser tranquille? Il a fallu qu'on tombe sur toi!

Alex et Jeremy firent un pas de plus en avant, un sourire de triomphe sur leur bout de leurs lèvres.

-Deux contre deux...Non, contre une, ton amie est trop lâche pour te secourir. Ca ne fait pas très équilibré, non Lianna?

Je fis un pas vers Lianna, chose extraordinaire pour moi. Je ne pouvais pas laisser tomber une amie.

-Tu ne peux pas nous laisser tranquille? Il a fallu qu'on tombe sur toi!

Lliana réprima un sourire.
Ah, alors ils n'étaient pas si stupides que ça ? Après tout, c'aurait été quand même drôle de pouvoir un peu jouer. Cela faisait longtemps qu'elle n'avait pas castré deux ou trois péteux de dragueurs. Là, elle en avait deux jolis de servis, juste devant elle. Mais elle preférait éviter le combat dans cette circonstance; il y avait Nathaya. Elle avait ses mains plaquées sur sa poitrine, elle semblait gênée. Et la jeune rousse savait très bien comment sa colocataire réagissait dans de telles situations. Elle connaissait son caractère. Et elle savait ainsi qu'elle preférait éviter qu'affronter... Eh oui. Tout son contraire. Après tout, elle l'appréciait quand même, et cel lui donnait un sentiment de devoir de protection... Aujourd'hui ou pas, de toute façon, elle finirait bien par s'occuper de ces deux là, pour s'en être pris de cette manière a Nathaya. Elle ne voulait pas que sa colocataire ne soit mêlée dans cette affaire, qu'elle soit impliquée dans une embrouille; mais pour son propre cas, Lliana s'en contrefichait royalement. Une emm"rde de plus ou de moins, ça ne l'embêtait aucunement... les problèmes étaient devenu un quotidien. N'était elle pas la plus fière et fidèle abonnée au bureau du proviseur depuis son arrivée dans ce satané établissement ? Elle y faisait allers retours, elle s'était chopée un nombre incroyable de colles. Et elle était toujours là, toujours aussi rebelle au règles. Et elle n'était pas prête de changer...

- Deux contre deux...Non, contre une, ton amie est trop lâche pour te secourir. Ca ne fait pas très équilibré, non Lliana?

L'ingrat pensionnaire... elle perdit son sourire.
Elle en avait rien à faire de sortir avec un oeil au beurre noir, bleus et combattures, elle sortirait vainqueur du combat. Si elle se faisait éclater s'ils en venaient au poings, elle n'hésiterait pas du tout le soir même à se nourrir de leur chair. Ah, quoique, peut-être pas commestible... Enfin, ils ne savaient pas ce dont elle était capable. Vrai qu'elle n'utilisait la force uniquement lorsqu'elle savait qu'elle avait beaucoup de chances de remporter, et là ils étaient de garçons, bien taillés selon leur âge... Et si elle était agile et efficace, si elle faisait de jolis dégâts, dans ces circonstances elle n'était pas certaines de s'en sortir indemme. Et elle ne voulait pas que Nathaya s'y mêle. Non, c'était entre elle et eux. Pas très équilibré, en effet, mais tant pis. Il allaient quand même mordre la poussière un moment ou un autre. La jeune rousse commençait déjà à serrer les poings qu'elle sentit derrière elle un frémissement, bien distinct. Elle eu un léger tic d'étonnement, Nathaya venait de faire un pas vers elle. La lycéenne le savait, elle l'avait fait avec bonne poignée de courage. Ce geste fit chaud au coeur de la pensionnaire, c'était un signe inéluctable de leur amitié, du lien solide et complice qui s'était tissé entre elles, ce lien que Lliana était en train de très lentement détruire, en évitant son amie. Mais elle était ainsi. Distante. Méprisante. Froide. Indescente. Alex et Jeremy partirent en coeur, à ce pas, d'un rire narquois.

- Alors on veut jouer les petites terreurs finalement ? Eh bien, tant pis pour vous...

Alex venait d'effectuer un pas décidé en direction des deux jeunes femmes.
Lliana retira immédiatement son attention de son amie pour cesser de s'en préoccuper, et réagit à la seconde même au geste du lycéen. Celui-ci avait lancé son poing en sa direction, il semblait être plus téméraire que Jeremy, qui restait légèrement en retrait. Elle se concentra sur celui qui l'assaillait donc, et saisit fermement son poignet dans son élan, et profita de cet instant de surprise pour faire pivoter sa prise et tordre le bras du lycéen. Il laissa échapper un gémissement sourd, avant d'envoyer le second poing dans sa joue, la projettant sur le côté. Oula, plutôt coriace le gars... Elle retomba assise, et releva la tête lentement, reprennant ses esprit. Elle passa sa main sur ses lèvres, une goutte de sang venait de perler d'une commissure. Elle leva le regard, et vit Alex, sourire triomphant, se dirriger vers elle. Elle était secouée, certes, mais elle n'allait pas rester assise par-terre, en attendant un coup de pied. Un coup de pied qui fusa rapidement. Lliana ne tenta pas de l'arrêter, au contraire, elle s'applatit au sol pour l'esquiver. Prit dans son élan, Alex fut un court instant déstabilisé; elle sut en saisir l'occasion, et à ce bref moment de faiblesse elle projetta sa propre jambe dans celle qui tenait le jeune homme en équilibre. Il le perdit alors, tombant en arrière, et, un petite sourire aux lèvres, elle ne perdit pas son temps et se redressa pour se jetter sur lui, et s'asseoir à cheval sur le ventre de pensionnaire. Elle leva un poing, et en décocha un coup dans la joue droite d'Alex, qui affichait une expression assez décomposée... Et elle était loin, d'avoir finit, elle envoya un second coup dans l'oeil gauche, elle ne pouvait s'empêcher de lui laisser une jolie marque noir autour... C'était toujours original. Puis elle tourna la tête un instant, pour voir ce que faisait Jeremy. Et elle eut une grimace d'inquiétude.
La jeune rousse voyait clair. Alex s'était attaquée à elle pour l'occuper, étant plus coriace, et pendant ce temps, Jeremy se chargerait de Nathaya. Non, cela ne se passerait sûrement pas comme ça. Pleine de rage et la machoire douloureuse, elle se leva pour se dirriger vers Jeremy, qui après avoir jetté un coup d'oeil inquiet à Alex qui se faisait défigurer par une fille, se dirrigeait d'un pas pressé vers Nathaya. Lui, il allait finir aux côtés de son copain...

- Toi ! tu la touches...

Elle n'eut le temps de faire qu'un pas qu'une main venait d'empoigner fermement sa cheville.

- Et merde... T'en as pas eu assez ?!..

Les paroles sifflèrent entre ses dents.
Elle tourna la tête, Alex s'était péniblement redressé. Il avait une sale tête... du sang coulait de sa bouche, tout comme Lliana, mais lui avait un oeil fermé et la peau autour enflée, à la douleur de l'impact du coup de poing que lui avait décoché la lycéenne. Et il se mit à tirer sa jambe, pour l'attirer vers lui. Elle fronça les sourcils. Soudainement, un vent glacial balaya le couloir. Elle ne voulait pas utiliser son pouvoir, mais inconsciemment, elle venait de provoquer ce vent froid. Après un bref frissonnement, Alex reprit contrôle de ses gestes et tira en un grand coup sec la lycéenne, qui prise au dépourvu, chancela et tomba sur le ventre. Il l'attirait vers lui. Elle allait lui en foutre...
Et en même temps, tout en sachant qu'elle allait se prendre de nouveaux coups, elle s'inquiétait beaucoup plus pour la situation de Nathaya que pour la sienne. Qu'elle soit amochée, elle s'en foutait. Mais jamais elle ne laisserait Jeremy toucher sa colocataire.

Alors que j'avais un pas pour arriver aux côtés de Lliana, les deux lycéens devant nous ricanèrent en choeur, surpris par mon geste.

- Alors on veut jouer les petites terreurs finalement ? Eh bien, tant pis pour vous... Dit Alex en marchant d'un pas décidé vers Lliana et moi.

J'avoue que je ne compris pas vraiment ce qu'il se passa ensuite. Lianna réagit au quart de tour, bloqua le coup de poing du lycéen, à son grand étonnement.
Jeremy, quant à lui, resta en retrait. Je contemplai mon amie qui se battait contre le garçon qui était pourtant un peu trop bien bâtie. Lliana retourna le bras d'Alex, qui après un gémissement de douleur, envoya un nouveau coup. Cette fois, la lycéenne rousse ne l'esquiva pas. Elle tomba au sol, étourdie par le choc. Je voulus me précipiter vers elle, l'aider. Mais mon corps ne m'obéit plus. Je sentais mes membre se crisper au maximum, paralysés de nouveau par la peur.
Lliana essuya le sang qui coulait du coin de sa bouche. Elle jeta un regard vers le lycéen, qui montrait un sourire triomphant, et se marchait vers mon amie.
Encore un nouveau coup, cette fois-ci du pied, et Alex se retrouva au sol, tout comme Lliana. Cette dernier se jeta sur le garçon, et l'assena de coups. Je soupirai de soulagement. Finalement, Lliana ne pourrait jamais se montrer vaincue. J'entendis alors un bruit de pas. Je levai les yeux de Lliana et Alex, et vis Jeremy, se diriger vers moi. Je fis un pas en arrière. Je ne savais pas me battre. Pas le moindre coup de poing...A moins que mon ennemie soit assomé et attaché. Lliana se releva, et siffla.

- Toi ! tu la touches...

Elle ne finit jamais sa phrase. Alex l'agrippa, au niveau de son pied.

- Et merde... T'en as pas eu assez ?!..

Non, apparement. Le lycéen se releva, malgré que du sang n'arrêtait pas de couler le long de sa bouche, son futur oeil au beurre-noire, et sa peau qui devenait de plus en plus enflée au cours des secondes écoulées. Alex tira une fois sur la jambe de mon amie, qui fronça les sourcils. Un courant d'air froid, non glacial envahit quelques instants le couloir.
Encore un autre tirement d'Alex, et la lycéenne rousse se retrouva au sol. Je me retournai vers Jeremy.
Calmes toi...je devais garder mon sang-froid.
Le garçon arriva à un mètre de moi, un sourire ravie aux lèvres. Sans doute il pensait qu'il allait pouvoir me frapper. Etrangement, la scène se tourna au ralenti, comme dans les films. Je vis le poing du lycéen se rapprochant dangereusement. J'eus le stupide réflexe, mais très pratique, de me baisser, en protégeant ma tête avec mes bras. Je fermai les yeux instinctivement. Le coup de Jeremy siffla dans l'air, ratant sa cible. Je ne sais pas si il s'est passé un dixième, ou bien une vingtaine de secondes, je sais en tout cas que le lycéen s'était accroupie, me faisant face. J'ouvris un peu les paupières, et vit avec horreur de nouveau son coup de poing fuser droit sur moi. Je ne pus me baisser davantage, et ressentis une vive douleur à mon visage.
Allongée sur le sol à un mètre plus loin de là où j'étais, Je me tenais mon nez, et fis une grimace de douleur. Je sentis que le sang coulait. Argh, je déteste la vue du sang. J'ouvris de nouveau les yeux, et revis la forme du lycéen. Je reculai, toujours allongée sur le sol, le plus loin possible. Malheureusement, un des murs me stoppa net.

-Alors Nathaya, on a peur? On fait moins sa petite courageuse?

Je gémis, paniquée. Mes mains tremblaient, une sueur perla sur ma tempe. Soudain, je sentis une bouffée de chaleur. J'avais l'impression de suffoquer, de bruler.

-N'approches pas.

Quoi? C'était moi qui avait dit ça? Avec cet ton glacial, menaçant? Jeremy s'arrêta, stupéfait.

-Qu..Quoi?

Je levai les yeux vers lui. J'avais terriblement peur, mais pourtant, mon corps ne semblait pas réagir de la même façon. Comme si il y avait deux personnes dans le même corps. A vous donner des frissons. Le lycéen se reprit rapidement, et lâcha:

-Tu crois vraiment me donner des ordres? Laisse-moi rire...

Le poing de Jeremy fusa dans l'air, mais n'atterit jamais sur mon visage. Le garçon s'écroula sur le sol, et...convulsait. Oui, convulsait, de douleur. Je sentis de nouveau cette présence tentaculaire près de moi. Mais la tentacule invisible se progageait...Vers les autres couloirs, en quête de proie, et sur Lliana! Mes yeux exprimèrent de la pure terreure.
Non pas elle! Pas elle! Elle ne m'a pas fait de mal!
Je me répétais sans cesse ces phrases-là dans ma tête. La tentacule qui se tortillait vers Lliana sembla hésiter, puis se dirigea vers Alex. Bientôt il se mit à crier de douleur.
J'avais vraiment l'impression de ne plus rien contrôler. Je sentais toujours cette brulure dans mon être, la présence de ces tentacules étranges...Je me recroquevillai, en foetus, et tentai de faire le vide. Je sentais des sanglots remonter le long de ma gorge. Je voyais ce que voyais les tentacules, qui se glissaient dans la cantine...
NON! Je hurlai ce mot, et me pris ma tête entre mes mains. Le contact cessa, comme la présence de ces "choses" transparentes. Ma respiration était sifflante, bien que je n'avais fait aucun effort physique..Quoique, un peu.

Alex la tirait, et Lliana, en grondant, se laissa tirer vers le jeune homme.

Une fois ses jambes au niveau de sa tête, elle plia sa jambe de libre, pour la jetter avec puissance sur la tête du lycéen, qui râla, pour ensuite surprendre à son tour la lycéenne. Mais malgré ce coup, Alex avait encore du muscle; et il donna un coup de poing violent dans la cuisse de la rousse, qui a son tour pinca ses lèvres rougeâtres de sang, pour retenir un gémissement. Sur le visage gonfflé du lycéen, une légère expression de satisfaction. Cette dernière once de chance lui donna de l'énergie, et il se redressa tant bien que mal, et se traîna vers le buste de Lliana, recroquevillée sur elle-même. Dans sa cuisse, là ou Alex avait frappé, un cannif était fiché, à la verticale. Sur le slim en jean de Lliana, une tache sombre commençait à apparaître. Elle fermait les yeux, et posa une main gelée sur sa cuisse, pour apaiser quelques temps la douleur. Alex s'était penché à son oreille.

- Ca fais mal pas vrai ?...

Lliana ouvrit ses yeux, et planta un regard noir dans le sien.
Un instant, le lycéen fut destabilisé par un tel regard, et eut un frisson. La pensionnaire lui avait fermement saisit le poiget, et sa main était d'une température froide, très froide. Il tenta de retirer son bras, mais elle le tenait fermement. Il leva alors son bras vacant, prêt à frapper la jeune femme. Mais il s'arrêta en plein geste, et se recroquevilla lui même. La lycéenne avait ressentit quelque chose d'étrange au moment même, et eut un instant la chair de poule. Bientôt Alex était pris de convulsions, hurlant de douleur. Et elle, elle le regardait, perplexe. Plus loin, Jeremy était dans le même état. Et Nathaya, également recroquevillée. Mais elle souffrait différemment.
Le cannif dans la jambe, elle rampa avec grande difficulté vers son amie, en retenant a chaque mouvement un gémissement de douleur. Mais elle y parvint finalement, et posa une main sur l'épaule de Nathaya.

- Nath.. Calme toi..

C'était peut-être incroyable, mais Lliana, pourtant, en était quasi sûre.
Ces convulsions étaient provoquées par son amie, quelqu'en soit la manière.. Une mirage aussi ? Non.. Ces -biiiiip- de scientifiques ne seraient pas allés jusque là. Jusqu'à s'en prendre à la seule véritable amie qu'elle avait dans ce p"tin de lycée.. Sa rage pour ces scientifiques redboula, et elle ne faisait plus attention à la douleur aigüe de sa cuisse, et cherchait à aider Nathaya se calmer, en passant un bras autour de ses épaules. Elle se plaqua contre elle, sa jambes blessée traînante derrière elle.

Je me haïssais. Me détestais. Si l'on m'avait posé un couteau dans la main, j'aurais sans doute peu hésiter entre ma vie contre celles des lycéens...Je respirai toujours difficilement, me remettant mal de mes émotions. Je laissai enfin les sanglots s'échapper de ma gorge. Je sentis une présence s'approcher peu à peu vers moi. J'eus un sursaut quand une main glacial se posa sur mon épaule. Mais ce n'était que Lliana. Celle-ci me murmura:

- Nath.. Calme toi..

Comment pourrais-je me calmer? Comment? Je m'étais promis de ne plus jamais utiliser cette malédiction, même en mauvaise posture. Et aujourd'hui, j'ai failli faire souffrir l'une des seules amies que j'avais, la plus chère, et d'autres lycéens, ne demandant qu'à vivre normalement, et ne pas se tortiller de douleur...Je hoquetai,ne pouvant pas parler. Des larmes incessantes roulaient sur mes joues.
Zut, je pleurais. Mon nez et mes yeux devenaient rouge...Et j'avais fière allure comme cela! Le bras de Lliana entoura mes épaules, réconfortant.

-Je ne voulais pas...Je ne voulais pasleur faire de mal... Répétai-je inlassablement.

Une pensée me vint à l'esprit. Et si Lliana avait découvert que j'étais une Mirage? J'eus un frisson d'horreur. Allait-elle me rejetter? Prévenir tout le monde?
Ou...Etait-elle aussi une Mirage? Je ne pus me poser d'autres que questions, car j'aperçus alors la jambe de mon amie. J'ouvris grand les yeux, et m'exclamai-je, avec des balbutiements:

-Tu...Tu es blessée!

Je jetai un coup d'oeil à Lliana, alarmée. Mes questions furent de suite remplacées par mon souci d'aider la lycéene. J'essuyai mes larmes, et le coin de mes yeux d'un coup de main. Après quelques reniflements, je mis ma main, à mon tour sur son épaule, et dis:

-Il faut t'emmener à l'infirmerie...Où un endroit où t'enlever ce...

Je ne pus finir ma phrase. je fis une grimace face à la lame plantée dans la chair de la fille rousse. Mon regard se détourna, et se posa sur les deux lycéens, inanimés. J'ouvris la bouche, puis me mordis la lèvre inférieure.
Que faire de ces deux-là?
Je questionnai Lliana, du regard.

Nathaya posa à son tour sa main sur une de ses épaules, inquiète.

Cette dernière s'était rendue compte, en une grimace, que le cannif planté dans sa jambe avait fait quelques dégâts.. Mais pour être sincère, Lliana s'inquiétait plus pour Nathaya que pour sa jambe.
Elle avait, sans trop le vouloir, entre deux sanglots, révélé qu'elle était coupable des convulsions qu'avaient subis les deux lycéens. La rousse s'attendait à une telle réaction de sa part; elle savait très bien que son amie était l'une des filles les moins rancuinères qu'il ne puis exister au monde. Ces deux jeune hommes méritaient franchement une raclée, sans doute en était elle consciente, mais elle s'en voulait de les avoir fait ainsi souffrir à l'agonie. La lycéenne était grave, en cette situation sérieuse et même dangereuse; il suffisait que quelqu'un entre dans le couloir, que cette personne voie Lliana avec un couteau, et deux jeunes hommes inertes au sol, et elle était suspectée pour homicide volontaire.. d'ailleurs, elle espérait que les deux lycéens étaient encore vivants; bon, parce que deux corps qui disparaissent, ca passe pas trop inaperçue, mais ce n'était pas le fait que deux jeune meurent qui la tracassait, mais elle avait quand même envie qu'ils se réveillent, blessés atrocement, et que toute leur vie ils soient hantés par les douleurs que Nathaya leur avait provoqué.. Si la situation était plus détendue, la jeune rousse aurait affiché un magnifique sourire sadique en coin, en pensant à leurs âmes perturbées; mais elle était grave à cet instant, et elle ne pouvait se permettre de sourire sadiquement, ainsi, devant son amie quiavait les yeux embués de larmes et l'esprit troublé par ce qu'elle venait de faire, et tracassée par la blessure de Lliana. Elle se retint donc, et tenta de garder son calme, et de ne pas paraître trop machiavélique.. Celle-ci lui lançait un regard de détresse, après avoir regardé les deux corps.
Elle se mit à réfléchir alors. Elle aurait très bien pû se nourrir un peu de leur sang et chair, mais elle ne pouvait révéler tout de suite à Nathaya qu'elle avait développé un besoin de sang humain.. Non, elle ne pouvait pas, pas tout de suite. Elle se tourna d'ailleurs vers elle, et lui lança un regard doux.

- Ecoutes, je vais voir s'ils sont vivants, dans les deux cas on est dans la merde..

Elle se traîna alors jusqu'aux deux corps, et tâta le poignet de chacun. Un poul faible, très, très faible d'un coté, qui s'éteignit rapidement. Aucun de l'autre. Elle grimaça.

- Trop tard.. On peut pas les laisser se décomposer ici.

Elle posa une main sur chaque corps, et se concentra. Bientôt, progressivement, une fine couche de glace apparaîssait sur les deux corps, les enveloppant complètement. Elle fit cela à contrecoeur, mais elle le devait; ou les cadavres pourriraient. Pas très joli à dire, mais c'était vrai, et elle ne pouvait pas laisser cet chair se décomposer.. Pour utiliser son don, elle avat dû contracter ses muscles, et sa jambe lui avait atrocement brûlée. Elle n'aimait évidemment pas ça, et une goutte de sueur perla de sa tempe. Elle plaqua sa main sur sa jambe, le plus proche possible de la blessure, pour la refroidir. D'un air désolé, elle se retourna vers Nathaya.

- Maintenant tu le sais. Je suis l'une d'eux. Je suis desolée..

Elle baissa les yeux au sol, elle ne voulait pas montrer ça a son amie, pas dans ces circonstances en tout cas.

Je restai silencieuse, attendant la réponse Lliana. Après tout, elle était très douée pour se sortir de ce genre de problème...Enfin, j'espérai que je visais juste.Je refusai de regarder une fois de plus les deux lycéens. Je savais que j'aurais eut le coeur retourné.
Lliana me regarda, avec un air doux dans les yeux, et répondit:

- Ecoutes, je vais voir s'ils sont vivants, dans les deux cas on est dans la merde..

Je hochai la tête, approuvant sa proposition. Mon amie se rapprocha tant bien que mal vers les deux garçons. Elle se mit à tâter le poignet d'un des lycéens, en quête de battements de coeur.La grimace qu'elle fit me fit encore plus pâlir.

- Trop tard.. On peut pas les laisser se décomposer ici.

Je retins de justesse un hoquet de frayeur.
Je venais de tuer des êtres.
Lliana posa ses deux mains sur les corps des deux garçons désormais sans vie. Apparut alors une légère couche de glace, enveloppant les deux corps. Mais cet effort ne lui fit pas que du bien, car des perles de dueur apparurent sur le front de Lliana.Cette dernière plaqua aussitôt sa main, et refroidit sa jambe, qui lui provoquait des douleurs.

- Maintenant tu le sais. Je suis l'une d'eux. Je suis desolée... Fit mon unique amie, d'un air désolé.

Ses yeux se baissèrent vers le sol, honteux. Une bouffée de soulagement se répandit en moi. Pourquoi devait-elle être désolée? Je me sentis désormais moins seule. Je m'approchai de Lliana, et la pris dans mes bras.

-Je-Je ne suis plus seule à présent...

Mais la pensée d'avoir supprimé des vies m'obsedait toujours autant. Je me permis un dernier regard vers les corps immobiles, au sol. Je détournai aussitôt mes yeux. J'entendis au loin des pas...Plus que deux. Des personnes venaient.

-Il faudrait y-y aller. Conseillai-je à Lliana.

Avec une infime précaution, je fis relever mon amie, et plaçai une main sur sa taille, et son bras, au-dessus sur mes épaules.

-Tu peux marcher avec une seule jambe? Fis-je avec un sourire.

Je faisais tout pour occuper mon esprit, ne voulant pas penser à ces cadavres par terre.Je préférai baisser les yeux, plutôt que d'avoir la malchance de les voir une dernière fois.

-Je-Je ne suis plus seule à présent...

Nathaya s'était approchée de moi, m'enlaçant. J'étais tirée entre surprise et compassion, un sentiment étrange s'était emparé de moi, celui qu'éprouvaient les naufragés qui rencontrent sur une île suposée déserte une forme de vie, ou un marcheur assoiffé dans le désire échappant aux mirages pour trouver la véritable oasis. Et en sentant la chaleur de son corps contre le mien, je ne pû que me sentir heureuse, j'avais retrouvée mon amie, et en même temps refuge, je n'étais plus seule non plus. Je le lui aurais bien soufflé les mêmes mots, mais je m'en empêchais; j'étais touchée, pleine d'émotions, mais je gardais mon amour propre et mon sang froid, que j'avais depuis ma transformation développé. Et je gardais donc mes mots en travers de ma gorge, m'efforçant de paraître la plus rassurante possible envers Nath, même si j'étais moi-même troublée.. Je ne devais pas montrer ma propre faiblesse, c'était ainsi.
Bientôt des pas résonnèrent dans le couloir, des gens s'approchaient. Dans ma tête, tout se passa vite, très vite; si jamais elles étaient découvertes en présence des corps.. Et là, je sentis un frisson de panique parcourir mon échine.
J'avais congelé les corps en rapidité; on allait découvrir que c'était l'oeuvre d'une mirage, et j'avais dû laisser, obligatoirement, des empreintes de doigts sur les corps, sur le sol, et la glace les auraient conservés sans peine.

-Il faudrait y-y aller.

C'était la voix de Nathaya qui me sortait de ma réflexion, je la regardais avec un regard de chien abattu, contre mon gré.. Elle me releva doucement, protectrice et avec précaution; Elle soutint mon poids en passant mon bras par dessu son épaule, tandis que je sentais son second bras enlacer ma taille.

-Tu peux marcher avec une seule jambe?

Elle s'efforçait de sourire, je le voyais bien..
Et en raccrochant mon regard au sien, je devinais son inquiétude de revoir les deux corps au sol. Je ne voulais pas revenir sur ce fait, je savais combien ç'avait pû la troubler d'avoir tué deux êtres humains; cependant, il était primordial pour un chasseur, un criminel, un fugitif, tout être fautif que vous voulez, de réfléchir dans un tel cas. Mais on n'avait pas la force et le temps de déplacer les deux corps avant que les personnes qui s'approchaient ne les découvrent. J'allais devoir réagir plus tard, après avoir réfléchis calemement à la manière de faire disparaître les corps, et également après avoir soigné ma plaie.
Ma PLAIE ?!
Oh non.. Je me retournais vers les deux corps, et regardait le sol.
Je fis une grimace lorsque j'aperçus les traînées et taches de sang que j'avais joliement laissé sur le marbre lorsque ce crétin avait planté son cannif dans ma jambe, et que par la suite j'avais dû me déplacer.

- Ca va aller.. Merci..

Je m'étais retournée vers Nathaya, m'efforçant alors de sourire également.

- Bon.. Direction la chambre, après je repasserai pour nettoyer tout ça..

Fis-je, en jettant un coup d'oeil bref aux deux corps.
Je n'espérais qu'une chose, qu'ils n'aient pas la bonne idée de prélever le sang trop tôt pour en chercher l'ADN.. Si elle serait brouillée et qu'on ne retrouverait pas mon ADN exacte à cause des modifications génétiques que j'avais subit en devenant Mirage, j'avais peur qu'on finisse par retrouver notre trace. Moi, je m'en contrefichait un peu de ce qui pouvait m'arriver, je n'avais plus aucune raison de voulior avoir une attitude irréprochable, j'étais devenue la caille la plus réputée du lycée pour mon nombre de colles incalculable, pour mes affronts aux adultes, enfin bref.. Je navais pas peur des accusations. Cependant, je m'inquiétait davantage pour Nathaya, qui elle ne le vivrait pas du mieux.. Je regrettais, je n'aurais peut-être pas dû riposter à l'attaque des deux lycéens. Ils ne seraient pas morts, Nath n'aurait pas été impliquée..
Enfin, je lui jettais un regard, et me mordis la lèvre, j'espérais également que ma dernière remarque n'avait pas donné à mon image un aspect trop cruel et sans coeur.. Enfin, je l'étais un peu, en effet.. Mais j'étais tellement froide que je ne faisait pas attention à ce que je disais, et mes derniers mots étaient sûrement labsus révélateur de mon côté bourrin, peu élégant et me dénuant de toute possiblité infime de tendresse ou même de présence de sentiments.. Argh, miss gaffe, n'est ce pas ? Bon, après tout, elle était Mirage, et son pouvoir était bien plus destructeur que le mien, et elle semblait ne pas savoir le contrôler comme il le fallait. Elle allait devoir s'y faire, la cruauté devenait un atout dans une telle guerre de race.
En essayant de ne pas trop m'appuyer sur elle, je me mettais à avancer.
ON devait rejonidre la chambre le plus vite possible, en priant pour que la troisième colocataire n'y soit pas..

Lliana se tourna brusquement vers les deux corps, et fit une grimace. J'ai du prendre tout le courage qui me restait pour observer ce qui lui posait problème. Des taches de sang souillait le sang, je ne voyais pas quel était le problème, après, ce sang pouvait appartenir à tout le mon...
Sauf si on faisait un test. Je compris la détresse de mon amie, mais malheureusement, nous ne pouvions rien faire pour l'instant.

- Ca va aller.. Merci..

Son sourire était tout aussi forcé que le mien.
Parfois, sourire permettait de nous sortir de situation délicates ou dramatique...Même si il était faux.

- Bon.. Direction la chambre, après je repasserai pour nettoyer tout ça..

J'eus un petit sursaut en entendant cette phrase. Une image vint de suite dans mon esprit, frappante. Celle de Lliana, se débarassant des corps sans vies, les faisant glisser au sol, dans le noir le plus obscur. La lycéenne rousse me jeta un regard, et se mordit la lèvre. Je décidai de ne plus penser à sa réplique.
Nous commençâmes à avancer, nous éloignant des deux lycéens. Quelques minutes après notre passage, des cris s'élevèrent dans les couloirs. Des jeunes filles avaient trouvés les cadavres, et alertèrent tout le lycée.
Mais Lliana et moi-même, étions déjà dans la chambre.
J'ouvris la porte d'une main, et entrai ma tête dans la pièce. Personne...Mais pour combien de temps?
J'aidais Lliana à entrer, et refermai d'un coup de pied la porte. Après avoir fait asseoir mon amie, j'observai sa plaie. Mon visage devint livide, devant le sang qui s'écoulait, mais je tins bon. Je respirait profondement, à plusieurs reprises. Je détestais la couleur du sang...
Je pris tout de même des serviettes de bain, rangées dans une armoire, et me mis à éponger le sang autour de la plaie. Je garderai les linges pendant quelques semaines, ou plus, il faudrait aussi que ce soit moi qui les laves.
Il était tellement dur de cacher des preuves, mais je le ferai pour Lliana.

- Il faudrait du-du désinfectant, mais aller à l'infirmerie en ce-ce moment ne serait, vraiment, mais v-vraiment pas une bonne idée...Comment veux-tu que l'on t'enlèves le...Le couteau?

Je tortillai l'une de mes mèches, ne sachant que faire. Je regardai par-dessus mon épaule, vers la fenêtre. Dans le parc, bien des lycéens se précipitaient vers l'intérieur, ayant sans doute entendu qu'il y avait eu un meurtre...Arriveront-ils à faire le reprochement avec moi et Lliana? Je doute...

C'est doucement, mais juste à temps qu'on rentra dans la chambre.

Nous étions censées être trois dans cette chambre; Nath, moi et une autre lycéenne.. je ne l'avais pas encore croisée réellement, pour lui parler ect, mais je n'allais sûrement pas tarder. Je priais pour que cette fille n'arrive pas juste à ce moment là : il aurait mieux valu pour sa propre vie. Je m'étais assise lourdement sur le lit, en retenant un gémissement plaintif. A chaque mouvement la douleur se faisait ressentir, cinglante. Je levais la tête, et aperçevais l'expression livide de Nathaya qui contemplait ma plaie.. Il était vrai que ce ne devait pas être très très joli à voir. Elle se releva pour aller chercher dans l'armoire des serviettes de bains, et épongea le sang qui avait coulé sur ma jambe, avec une précaution qui me toucha.. C'était maintenant que je me rendais compte que j'avais été stupide. J'avais réagi à ma manière, en voulant défendre Nathaya, mais ce n'était pas de cette façon qu'il aurait fallu que je fasse. Me battre m'avait fourré dans un sale pétrin, ce qui n'était pas si nouveau de mon côté, après tout je n'en avais strictement rien à faire d'avoir un problème en plus en en moins, mais je m'y étais embarqué avec elle, alors qu'elle était une des personnes les plus adorables qu'il puisse exister dans ce foutu pensionnat. Elle était une des rares, voir la seule, à pouvoir supporter mon caractère borné et peu agréable. Agressive, moi ? J'étais bien obligée de l'avouer, tout ceux qui me connaissaient, même que très peu, avait sûrement cet adjectif en tête lorsqu'on leur parlait de moi ou qu'on mentionnait simplement mon nom.. Et là j'embarquais Nathaya dans cette histoire. Nathaya qui me demandait comment je voulais retirer le couteau, d'ailleurs, en jouant nerveusement avec une mèche.
J'affichais un sourire sincère mais fatigué, et empoignai le manche du cannif avec fermeté.

- A la bonne vieille manière..

Et, sur ces paroles, je tirai d'un coup sec le cannif, ne pouvant cette fois-ci retenir une gémissement sous l'effet de la douleur. Simple, rapide, efficace. Quoique douloureux.. le sang se mit alors à couler plus abondamment de la plaie, coulant le long de mon mollet pour finalement goutter sur le sol, le tachant de son beau rouge intense. Je pouvais, en retirant le couteau ainsi, déclencher une hémoragie importante; mais je n'étais pas si stupide lorsque j'avais décidé d'agir aussi rapidement, j'avais tout de suite prévu de réagir à l'écoulement de sang. Je plaquais sans ménagement ma main libre sur la plaie, et une couche translucide aux reflets bleutés se forma doucement autour de ma jambe, tel un bandage.. de glace. Le sang, piégé, ne coulait plus; et la plaie refroidie atténuait la douleu. j'était insensible au froid, on aurait pu m'envoyer au pôle nord, je serais sûrement heureuse, ne faisant qu'une avec la nature glaciale, qui était également celle de mon pouvoir.. Et de mon coeur, à ce qu'on disait. Enfin, je ne m'en souciait pas. Je poussai alors un soupir de soulagement.
Nathaya avait jetté quelques coups d'oeils dehors, ce qui attira mon attention. Je redressai la tête, tendait le cou, et aperçevais des élèves qui s'engouffraient à l'intérieur de l'établissement. Argh.. Voilà, scandale. La police viendrait, enquêterait, relèverai les indices, se questionneraient sur de nombreuses choses, et finiraient par interroger les élèves dont les chambres se trouvaient proches, très proches. Et la porte la plus proche était la notre. Celle des deux criminelles.. Dans le couloir, les bruits se faisaient de plus en plus forts. Je fermait les yeux, tenant de me concentrer.. Finalement, je plantais mon regard dans celui de Nathaya. J'avais des choses à lui avouer.

- Il va falloir qu'on prévoie tout. Ecoute, ça fait un bon bout de temps que je suis l'une d'eux.. Et depuis, il se passe, la nuit, plus de choses que tu ne croies dans le pensionnat. Si tu ne m'as plus beaucoup vue, c'est parce qu'en fait je menais ma propre recherche sur les scientifiques qui nous ont foutus ces genes. Mais ils ne sont pas sans défenses.. Ils sont encore dans l'établissement, et ils cherchent à éliminer les expériences qui se sont échappées; mais qu'on se rebelle ou non, ils vont vouloir nous éliminer.. Et il ne faudra pas longtemps pour qu'on ait de sérieux problèmes, surtout avec ce dernier accident..

Je reprenais mon souffle, quelques secondes, et continuait.

- Ils savent tous, parfaitement, quels élèves ont été contaminés, et en trouvant les symptômes de la mort de Jeremy et Alex, ils vont immédiatement comprendre qui les a aussi proprement abattus.. L'affaire sera dissimulée aux médias et aux flics, et ils vont s'en charger eux-même, dans le parfait secret, en inventant une version de leur mort pour calmer les rumeurs, et finalement.. ils vont supprimer les responsables.

Je poussai un soupir, baissant mon regard, et conculant d'une voix grave.

- Ils vont nous retrouver. Très rapidement.

C'était la pure et simple vérité.. Et il fallait qu'on s'y prépare.
Avec ces dernières nuits où les humains chasseurs m'avaient parfois croisée, je commencais à avoir légèrement l'habitude de croiser des gens qui en voulaient à ma peau.. Il n'y avait pas que des scientifiques, en plus. Des élèves prenaient partie à ces jeux de chasse.. quels imbéciles. Ils ne mesuraient pas le niveau du danger, et ne savait pas à quel point c'était sérieux. Si nous, les mirages, nous nous battions pour supprimer les criminels qui nous avaient transformés, ces élèves n'avaient aucune raison de nous en vouloir.. Je ne pouvais les comprendre, franchement. Enfin, il y avait aussi des têtes que je reconnaissait pas; mais je me contrefichait de qui ils ppouvaient bien être, ils avaient juste à paraître un chouïa agressifs envers moi ou un autre mirage, je n'hésitais pas à agir.
Je regardais ma plaie, quelques secondes, puis relevai mon regard, guettant la réaction de Nathaya. J'avais tout débalé, mais il falait qu'elle soit au courant.

Lliana me fit un sourire, et en empoignant le manche du couteau, elle me répondit:

- A la bonne vieille manière..

Je voulus lui dire d'arrêter, mais trop tard, le sang jaillit. Mon visage palit à la vitesse de l'éclair. J'aurais aimé lui crier "Non mais t'es dingue ou quoi?", mais ces mots restèrent coincés dans ma gorge, incapables de sortir. Le liquide rouge coula, pour tomber au sol, imbibant ce dernier. Je sentis un vertige m'en vahir, mais je tins bon.
Ne pas s'évanouir...Ne pas s'évanouir...
Lliana posa sa main sur sa blessure, qui soudain cessa de couler à flots. Je pus enfin respirer. Mon amie m'observa, le regard sérieux, et lâcha:

- Il va falloir qu'on prévoie tout. Ecoute, ça fait un bon bout de temps que je suis l'une d'eux.. Et depuis, il se passe, la nuit, plus de choses que tu ne croies dans le pensionnat. Si tu ne m'as plus beaucoup vue, c'est parce qu'en fait je menais ma propre recherche sur les scientifiques qui nous ont foutus ces genes. Mais ils ne sont pas sans défenses.. Ils sont encore dans l'établissement, et ils cherchent à éliminer les expériences qui se sont échappées; mais qu'on se rebelle ou non, ils vont vouloir nous éliminer.. Et il ne faudra pas longtemps pour qu'on ait de sérieux problèmes, surtout avec ce dernier accident..

Je restai silencieuse, ébahie. Quoi? D'autres epxériences? Nous..Nous tuer? Pourquoi? C'étaient eux qui nous avaient mis ces gênes en nous, pourquoi reculer en si bon chemin? Tout semblait s'embrouiller dans ma tête.

- Ils savent tous, parfaitement, quels élèves ont été contaminés, et en trouvant les symptômes de la mort de Jeremy et Alex, ils vont immédiatement comprendre qui les a aussi proprement abattus.. L'affaire sera dissimulée aux médias et aux flics, et ils vont s'en charger eux-même, dans le parfait secret, en inventant une version de leur mort pour calmer les rumeurs, et finalement.. ils vont supprimer les responsables.

Je ne pus retenir un hoquet d'horreur.

- Ils vont nous retrouver. Très rapidement.

Je m'assis sur un des lits, le regard vide. Je déglutis péniblement, et répondis:

-Tout ça, c'est de ma faute...C'est ma faute si tout ces problèmes nous tombent dessus...Si j'avais réussi à contrôler ces "choses", peut-être que...Peut-être qu'ils seraient encore là...

Je me mordis la lèvre inférieure, et ramenai mes jambes contre moi.

-Je suis désolée...On réussit à se revoir, et je fous tout en l'air...On va avoir pas mal de boulot pour ces prochains jours je crois...

- Tout ça, c'est de ma faute...C'est ma faute si tout ces problèmes nous tombent dessus...Si j'avais réussi à contrôler ces "choses", peut-être que...Peut-être qu'ils seraient encore là... Je suis désolée...On réussit à se revoir, et je fous tout en l'air...On va avoir pas mal de boulot pour ces prochains jours je crois...

J'esquissais un sourire las.
Nathaya était vraiment loin, très loin, d'avoir le même esprit que moi. Moi, si j'avais un don comme le sien, je me demande s'il y aurait encore quelques scientifiques dans les parrages... Dommage qu'elle n'avait pas l'âme un peu plus meurtirère, elle aurait été très efficace du côté des Chasseurs. Mais je ne voulais absolument pas la forcer à se mêler au combat, et je crois, même, que je preferais qu'elle en reste éloignée; si elle culpabilisait à chaque mort, elle ne pourrait pas tenir le coup face aux humains Chasseurs. Car les humains, eux, n'avaient pas peur de tuer les Mirages.
Je me rapprochai d'elle, passant un bras par dessus son épaule pour la réconforter.

- Ne culpabilise pas ainsi. Ces gars, même sans toi, auraient mal fini..

Je poussais un soupir, ces deux-là ne valaient franchement rien. Juste une paire de loques humaines sans cervelle...

- Des problèmes, tu sais, c'est pas ça qui me manque ! Un de plus ou un de moins, je refuse rien, tu me connaîs...

J'avais lancé ces derniers mots avec un rire léger.
C'était vrai, j'étais une source à problèmes. Un AIMANT à problèmes. Un problème tout court, même... Bref, des ennuis, j'en avais déjà plusieurs sur le dos. Depuis que j'étais toute petiotte, je cherchais toujours à dépasser les limites, au point d'exaspérer le monde autour de moi. Il n'y avait que mon frère qui ne me grondait pas, qui au contraire riait de mes mésaventures, et me protégeant volontiers, lorsqu'il y en avait besoin. Ce lien fraternel si fort, si intense, je ne l'oubliais pas. Tous comme mon lien d'amitié avec Nathaya. Je ne la comprenais pas lorsqu'elle me disais que tout était de sa faute. S'il y avait quelqu'un de fautif, c'étaient bien ces scientifiques.

- En tout cas tu fous rien du tout en l'air. C'est pas de ta faute si tu t'attire tous les mecs des environs, en sachant que la plupart fonctionnent plus avec leur c*l qu'avec leur cervelle... s'il y en a une...

Mouais, s'il y en avait une. C'était pas si sûr, ça. A prouver ! Les dits scientifiques auraient dû se pencher sur ce cas là au lieu de faire mumuse avec nos gènes, c'était peut-être plus vital pour cerains d'avoir une cervelle qu'un don.

- Sois positive ! On aura pas de boulot ces prochains jours, mais beaucoup de divertissement.

Je lui adressais un clin d'oeil complice.
Moi je le prenais au jeu, même si je savais le cas grave. C'était mon moyen de prendre les choses sans paniquer, parce qu'il y a vraiment de quoi, quand on a l'impression qu'il y a écrit sur son front " Mirage à Abattre " en gras et en rouge pétant. Et si les conditions de nos retrouvailles n'étaient pas les meilleures, vrai, j'étais quand même un peu soulagée. J'avais craint qu'elle ne me retrouve en train de me nourrir, à la façon d'un Mirage Chasseur. C'était tout de même une scène pas très jolie à voir, une jeune fille à la peau pâle se nourrissant du sang d'une de ses proies. Proies humaines. Pour moi, c 'était devenu naturel, ce besoin s'étant développé en moi, impossible à freiner, une soif continuelle.
Mais je doute fort que Nath me reparlerais après une telle vision.. Je devais coûte que coûte lui cacher ça, ou je perdais l'unique personne qui était capable de tisser un lien d'amitié avec moi. J'avais perdu un frère, je ne voulais pas perdre une amie.

Un sourire las se dessina sur els lèvres de Lliana, qui s'approcha de moi, et posa son bras autour de mon épaule.

- Ne culpabilise pas ainsi. Ces gars, même sans toi, auraient mal fini..

Mais cela n'aurait pas été de ma faute...Au pire, ils seraient renvoyés, mais pas décédés. A moins que je ne me trompais.

- Des problèmes, tu sais, c'est pas ça qui me manque ! Un de plus ou un de moins, je refuse rien, tu me connaîs...

Je ne pus retenir un rire. En effet, je n'avais jamais connu de Lliana SANS problème. Une vraie collectioneuse celle-là...

- En tout cas tu fous rien du tout en l'air. C'est pas de ta faute si tu t'attire tous les mecs des environs, en sachant que la plupart fonctionnent plus avec leur c*l qu'avec leur cervelle... s'il y en a une...

J'aquiescai silencieusement.

- Sois positive ! On aura pas de boulot ces prochains jours, mais beaucoup de divertissement.

Ma meilleure amie me fit un clin d'oeil. Je le lui rendis accompagné d'un sourire.

-Je te suis Lliana...On ne va pas se laisser faire par des petits bigleux à lunettes qui font joue-joue avec nos ADN...

Cette phrase, je me demande comment j'avais pu la sortir. Et sans le moindre bégayement. Comme si depuis que nous étions enfin réunis Lliana et moi, j'arrivais enfin à combattre ma peur et ma timidité. J'ébourriffai els cheveux roux flamboyants de ma meilleure amie, et ajoutai:

-Toi , te-tes problèmes et ton caractère m'ont vrai-vraiment manqué...

-Je te suis Lliana...On ne va pas se laisser faire par des petits bigleux à lunettes qui font joue-joue avec nos ADN...

Je restais un instant perplexe, était-ce vraiment Nathaya qui venait de parler ?
Pas un seul bégayement, pas une seule hésitation. Et une assurance flambloyante. Je mis quelques secondes à me reprendre de ma surprise et a afficher un large sourire, et mon visage exprima alors soudainement une joie et une certaine fierté, qui était plutôt rare en ce moment, il fallait l'avouer. Si Nathaya était capable de jouer les dures avec moi, et de parler avec autant d'assurance sans devoir couper chacuns de ses mots, moi je pouvais enfin sourire d'un sentiment sincère, et non un sourire narquois, moqueur, ou victorieux. Non, c'était un sourire plein d'affection, qui se transforma en un rire léger lorsque mon amie retrouvée m'ébouriffa les cheveux, qui n'étaient déjà pas très bien coiffés, mais comme à mon habitude rebelles et en désordre total.

-Toi , te-tes problèmes et ton caractère m'ont vrai-vraiment manqué...

Evidemment, fallait bien que le bégayement revienne, et c'était a grand galop qu'il était revenu à Nathaya.

Je poussais un petit soupir amusé, levant les yeux au ciel face au retour du bégayement. Mais ces paroles avaient été pronnoncées avec tellement de douceur, que je ne pouvais m'empêcher de faire fondre l'armure glaciale qui enveloppait mon coeur. C'était plutôt compliqué pour moi de sortir quelque chose de gentil, étant donné que ça m'arrivait très peu, c'est-à-dire... strictement pas. Jusque là que des paroles hargneuses, dédaigneuses, des insultes, des menaces, breeeef tout ce qu'il y a de plus mignon à sortir de la bouche d'une aussi charmante fille que j'étais. Mais Nathaya avait le don de me calmer et de savoir déceler avec une innocence et une facilité déconcertante le peu de gentillesse et de tendresse dont je pouvais faire preuve. Je raclais donc doucement et discrètement ma gorge, et souriait en répondant à la lycéenne, sur un ton légèrement ironique mais affectueux.

- Je dois avouer que toi et ton caractère aussi pulsif m'ont manqués aussi.

Ce n'était pas ce qu'il y avait de plus mignon comme déclaration, certes, mais venant de moi, c'était réellement une marque d'affection.

Un picotement vif à la cuisse me rappelait que j'avais légrèrement une plaie profonde. En parlant à Nathaya de notre situation, j'avais oublié de renouveler la glace, et celle-ci fondait peu à peu, l'eau claire coulant le long de ma jambe, pour tomber au sol et se mêler au sang qui lui aussi avait précédement coulé, lorsque j'avais retiré le couteau. Je m'empressais alors de plaquer mes mains sur la plaie, pour renouveler la couche de glace, et grimaçais.

Y avait du ménage à faire.

[Putain de retard, je sais.. -____-']

Lliana resta pendant un instant stupéfaite. Moi-même, j'étais étonnée par mon assurance soudaine. Un large sourire se dessina sur les lèvres de la jeune femme rousse, et son regard brillait de fierté. Je ne pus m'empêcher de rougir. Il ne fallait pas trop me demander tout de même! Lliana poussa un soupir lorsque mon bégaiement revint, et leva les yeux au ciel. Lliana répondit, sur un ton ironique, mais gentil.

- Je dois avouer que toi et ton caractère aussi pulsif m'ont
manqués aussi.

Je riai doucement et souris à ma meilleure amie. Il n'y avait qu'elle pour sortir des phrases pareilles...Lliana plaqua soudainement ses mains sur sa blessure. le sang et la glace fondue se mêlaient désormais. Je me levai, et balbutiai:

-Oh p-pardon, j'avais complètem-ment oublié ta blessure! Il faut trouv-ver quelque chose pour-pour bander ta plaie...Sans que ce-cela fonde toutes les-les cinq minutes! Ne bouges p-pas, je reviens!

Bon, il était clair qu'elle ne pouvait bouger avec cette plaie sur sa jambe. Je me dirigeai vers la porte, l'ouvrit tout doucement. Personne dans les couloirs. Pourtant, des exclamations et des bruits de pas résonnaient dans l'établissement. Ils avaient découverts les corps. Je me mordis la lèvre inférieure, puis inspirait profondément. Je me tournai vers Liana et ajoutai avec un faible sourire:

-Et après, on s'occupe de ces scientifi-fiques.

Je refermai doucement la porte, en priant que personne n'ait l'idée de regarder à l'intérieur des chambres. Je m'aperçu que mes mains étaient tachetées de sang. Je mis mes mains dans les poches, et partis avec une démarche rapide et pressée. Pour passer à l'infirmerie, je devais passer par le lieu du crime. Je voyais une foule s'amasser là-bas. Certaines élèves étaient contre le mur, le visage livide, d'autres en larmes. Une vague de nausée m'envahit, mais je continuai. Je baissai la tête, cachant mon visage avec mes mèches et fonçai vers l'infirmerie. Pas très intelligent comme comportement, tout le monde aurait pu s'apercevoir que je n'avais pas l'air d'être innocente...J'espérai seulement qu'ils soient tous trop choqués pour s'en apercevoir. Les couloirs défilèrent, et j'arrivai enfin devant la porte de l'infirmerie. J'entrai à l'intérieur de la pièce. Une dame leva les yeux vers moi, le regard interrogative.
N'était-elle pas encore au courant de ce qui se passait?

-Qu'y a-t-il Mademoiselle Anadem?

Je restai muette, ne sachant quoi dire. Plus les secondes défilaient, plus l'infirmière m'observait étrangement. J'articulai quelques mots:

-Il...Il y a d-deux élèves qui...

La jeune femme se leva de son bureau, le regard inquiet. Elle me demanda précipitemment:

-Quoi? Il y a eu un accident?

-Près de...la can-cantine.

L'infirmière aperçut par-dessus mon épaule des élèves accourant vers l'accident, d'autres revenir, le regard vide.

-Mon Dieu...

La jeune femme partit aussitôt avec une valise, remplie sans doute de produits...qui seront inutiles pour les deux victimes. Je restai seule, au seuil de la porte. Maintenant ou jamais.

*Allez, fais-le pour Lliana...*

Je me faufilai à l'intérieur, cherchai des bandages, des compresses, tout ce qui pouvait servir. Je cachai une partie dans mes poches, d'autres sous mon pull. Je sortis de la salle et fonçai vers la chambre. Je ne prêtai pas attention à la foule qui se faisait de plus en plus nombreuse. Je décidai de passer par un autre couloir, beaucoup moins fréquenté, me cachant ainsi des lycéens. Je ralentis ma course, bientôt arrivée à destination. Je m'arrêtai soudainement à quelques mètres devant la porte de notre chambre. J'étais sûre d'avoir fermer avec précaution la porte. Cette dernière était pourtant ouverte. Je restai tétanisée, n'osant faire le moindre mouvement. Peut-être Lliana était tout simplement sortie?
Non...
La peur s'emparait de moi, mais je continuai d'avancer, le plus doucement possible. La main tremblante, j'ouvris doucement la porte qui grinçait. La terreur faisait battre mon coeur plus vite, et je sentais déjà mon pouvoir de mirage apparaitre, prêt à attaquer...

» Lliana Seelber